posté le 29-10-2010 à 04:50:08

Photos famille Sebaoun

La famille un dimanche de l'année 2008

 

Le père d'Hermance

 

Couverture du livre d'Hermance

 

 

Hermance et Armand

 

 

Béryl

 

Autour d'une table de jeux pendant une croisière.

 

 

La famille Boisis

 

Hermance et ses deux filles

 

 

Hermance et Armand

 

Bernard

"Comme t'i es beau mon fils"

 

 

 

 


Commentaires

 

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posté le 02-11-2010 à 05:00:23

Nostalgies

Qu'il était beau ce drapeau qu'une bande de gogos continuent de brandir lors d'occasions "patriotiques" qui n'ont plus leurs raisons d'être.

Ma grand mère, une maitresse femme qui n'avait jamais mis les pieds en France avant 1962, s'en servit pour faire le dernier ménage de sa maison qu'elle laissa à sa femme de ménage Aïcha qui hélas aujourd'hui n'est plus.

 

Aïcha Allouache (dans les années 50) reste un merveilleux souvenir.

Toujours en relation avec sa famille, chaque rencontre est un merveilleux moment d'émotion.

 

 

 

 


Commentaires

 

1. horizon66h  le 02-11-2010 à 06:33:44

SAlut, vraiment très belle article, bravo

 
 
 
 
posté le 03-11-2010 à 13:18:15

Eric Sebaoun

 

Eric Sebaoun

sortira d'ici peu un CD avec une douzaine de chansons inédites dont nous aurons la primeur en exclusivité sur ce site.

 

 

 

 


 
 
posté le 05-12-2011 à 11:18:18

RETOUR D'UN PIEDS NOIRS 44 ANS APRES. Quatrième partie.

  en cours...

Français administratif, français non pratiquant.

 

 

La France a disparue totalement de mon champ de vision, au sens propre et au sens figuré, maintenant c'est la pleine mer, un groupe de pieds noirs à quelques mètres de moi doivent ressentir les mêmes impressions. ( C'est l'ami Jalabert que je ne connais pas encore et que je rencontrerai demain à BeO.)

A voir leur tête, je devine leurs préoccupations et leur stress. J'évite de les approcher, je tiens à garder cette intimité qui me transporte à tout instant, comme sur un tapis volant, à un demi siècle de distance.


Côté affectif, en ce qui concerne mes rapports avec l'Algérie, persuadé « que la faute est collective », les regrets de toutes ces occasions manquées et l'analyse sereine des évènements passés m'ont permis de transformer toute cette haine rancunière par une compréhension que je souhaite partagée et réciproque.

 

Ma profonde conviction est que seule une réconciliation sincère fera en sorte que « les nouvelles générations franco-algéro-pieds-noirs » pourront se retrouver dans un climat de confiance et de respect mutuel , où l'Algérien et le pied-noir, par des attitudes qui ont toujours été les leurs, permettront de rééquilibrer le paradoxe des discours officiels qui, en France comme en Algérie, gomment en permanence la mémoire des Pieds Noirs, bafouant et falsifiant ignominieusement l'Histoire.

 

Si la rancune persiste, du moins semble-t-elle n'être pas dirigée contre l'Algérie.

En ce qui concerne la France, le mépris généralisé que je ressents face à l'incapacité de ce pays à préserver sa dignité et à défendre depuis toujours nos populations, m'autorise à effacer de mon esprit, à ne pas prendre en compte le côté méprisable et souvent justifié des attaques qu'elle subit et qui ne me concernent plus depuis longtemps.


Rester étranger à tout ce qui pourrait porter atteinte au prestige de la France, avec qui je n'entretiens plus, depuis déjà fort longtemps, que des relations administratives ne m'est pas, ne m'est plus, depuis longtemps une épreuve insupportable ou contrariante.

 

 


Débarrassé complètement de tous ressentiment national, je retourne aujourd'hui non pas sur l'ancienne France de mon enfance que l'on peut nostalgiquement regretter et où tant de gens ont été sacrifiés pour rien, mais sur la terre de mes ancêtres. Ce pays merveilleux, avare de richesses qu'il faudra découvrir, et que mes aïeux, depuis plusieurs générations, avaient

certainement choisi par nécessité économique. Terre qu’ils ont aimé, qui est devenue et qui est toujours restée la notre. Cette terre natale m’appartient et réciproquement il me semble lui appartenir autant. Subitement je ne me suis jamais senti autant algérien et ce magnifique séjour  confirmera un peu plus cette impression.

 

 

Le premier contact avec la France métropolitaine fut cette découverte de St Ouen où de ces français d’un tout autre acabit   avec qui je n’avais rien de commun. Ils me donneront l’impression  d’avoir débarqué sur une autre planète.

En dehors d’un souvenir de froid et de ciel gris, ce fut la découverte de l’ « homo françillius prolétarus» que je préfère appeler plus communément  « Glandu »  qui me causa certainement la plus grosse surprise.

Il est vrai que dans ce bastion du socialisme, l’échantillonnage de spécimens à observer était limité et très représentatif de cette espèce communisante qui à l’époque proliférait avec la bénédiction du régime gaulliste. Dans le milieux bourgeois qui en 68 allait fournir un contingent de fils à papa contaminés, l'ampleur du sinistre, quoique plus discret, était tout aussi alarmant. 

 

 
 

« Il est arrivé »  ironisait un humoriste « oui, mais dans quel état ! » un bien triste constat !

Alfred Capus un gaullois à l’ humour caustique a bien traduit par une boutade peut être un peu méchante mais en tous cas réaliste, l’’état d’esprit délabré de cette nouvelle race de citoyens issus des années soixante et que nos technocrates actuels auraient qualifiés aujourd’hui non pas  de « France d’en bas » mais de France du sous sol.

 

Un demi siècle de changements et de prospérité n’a pas amélioré le mental conditionné, peut être même atrophié de ces « pantouflards » aussi égocentriques qu’indifférents.

Passant d’une droite à une gauche aussi corrompue que nos plus belles monarchies, les méthodes sont restées les mêmes, égratignant à peine ce complexe de supériorité gallinacé qui les a fait passer pendant des siècles aux yeux du monde pour ce qu’ils n’étaient pas.
Se voulant pontifes dans leurs manières d’aborder les grands problèmes de société ou certains épisodes de leur étrangère histoire, leur perpétuelle recherche de tranquillité les a mené à une abdication cpmplète de toute responsabilité citoyenne.

 

 

Catalogués jadis de ruminants, ces adorateurs de leur nombril continuent de croire et de penser que rien ne peut se faire ou s’envisager sans eux... ce qui amuse même leurs anciens colonisés.

 

Pensant sans doute,  à cause d'une médiocre prétention, qu’en temps que français, la bonne conscience universelle leur octroie la faculté de juger, d’encenser ou de condamner, bon nombre de ces étriqués humanistes mondains, sans la moindre gêne ni le moindre complexe, continuent malgré les bilans catastrophiques, de penser que ce petit lopin de terre qu’est devenu l’exagone, a encore son mot à dire dans le moindre conflit qu’ils préfèrent quand même voir se dérouler le plus loin possible de chez eux.

 


Le personnage de Glandu crée par Thierry le Luron symbolise à merveille ce français moyen aux idées aussi étriquées et anachroniques que sa canadienne ou son béret basque. Il a autant de mal à accepter l’étranger, même celui du département voisin, qu’à assimiler sa propre culture pourtant riche d’enseignements et d’humilité.

Tellement étranger à son histoire et à son passé, Glandu reste un d’éternel spectateur d’évènements et de conflits où il convient, pour les uns, de rester le plus anti français possible, et pour les autres, le plus neutre, laissant à d’autres le soin de décider pour lui même.

L’attitude de certains français pendant les guerres de 40, d’Indochine et d’Algérie prouve de quoi est capable ce peuple bizarre aux retournements imprévus.


Souvent hargneux (Le Luron) ou complètement idiot (Bourvil ou Jugnot), injustement ou pas, pour le monde entier il représente la caricature même du français moyen. Baguette de pain en main, la  caricature, il est vrai, est troublante, peut être même blessante !
Affublé d’un béret qui lui donne un air de boy-scout attardé, mi-collabo, mi-résistant, ce facho passif et caractériel à la moustache chaplinesque exhale souvent et malgré lui des relents germanisants.

Râleur, raciste, individualiste, toujours disposé à abonder dans le sens de celui qui détient le pouvoir, la force et l’aptitude de décider à sa place, il suivra et approuvera inconditionnellement  les orientations des gouvernants en place.

 

 

 

Ainsi s’indignera t il pour ne reprendre que les derniers évènements de la mise en scène et des montages de séquences d’ enfants palestiniens entrain de mourir et ne soufflera mot des mêmes victimes israéliennes (cette fois sans mise en scène) agressées par des états terroristes se servant de populations civiles comme boucliers humains.

 

Bien avant, « les révélations sur les tortionnaires de Massu », face à la fureur sanguinaire des assassins de femmes et d’enfants dans les rues d’Alger, ils restèrent muets.

 

Associés ou complices d' une clique d’ associations douteuses drivées par des individus qu’on peut qualifier de terroristes de salon, (autrement plus dangereux que les tueurs du FLN), les Sartre, Fanon et autres délinquants intouchables et protégés, ils glorifièrent et encouragèrent sans vergogne, au nom de la démocratie populaire, le crime et le terrorisme.
Ces précurseurs des Hezbollah et autres groupuscules assassins continuent en toute impunité, faute de n’avoir pu nous « rééduquer », de propager sous des couvertures multiples une incitation constante à la haine et au désordre. Ce qui amènera inévitablement sans vraiment étonner personne ce même terrorisme dans les rues de Paris en commençant par les banlieues.

Revenons à notre Glandu, type même du citoyen robot-collabo qui depuis des siècles excelle dans l’art de retourner sa veste. Bonapartiste, royaliste, communard, anti-dreyfusard, pétainiste, collabo, communiste, gaulliste et socialiste, le voilà aujourd’hui anti-arabe et adepte de méthodes qui rappelleraient les temps pas si lointains des wagons plombés.
Des millions de Glandu sillonnent l’histoire de France et particulièrement notre époque. Ces même Glandu « maréchal nous voilà » devenus héros à la libération soutenaient encore hier un communisme qu’ils considèrent aujourd’hui comme une maladie honteuse. Il y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis me direz vous…

 

Basculant sans regrets ni remords vers les extrêmes, ces individus capables de cautionner demain des charters pour le Maghreb, sont les citoyens d’une France où tout de même, deux français sur trois manifeste  trois manifestent des sentiments racistes.


En France l’histoire est un éternel recommencement qui nous donne souvent envie d’être autre chose que français. Malheureusement nous n’avons pas ce choix.
Cette diatribe à l’encontre des Glandu de toutes sortes, qui encombrent passablement de pages sombres des tribunes libres de nos quotidiens, m’est venu par un « ras le bol ». Ras le bol de constater la mauvaise foi d’une société, la plupart du temps de gauche, que la grande majorité des français, laxistes laisse manœuvrer.

 

Sans intervenir, sans doute par indifférence, l’opinion publique semble progressivement entraînée vers une dérive qui prend de plus en plus la forme d’un complexe de culpabilité. La gravité de ce malaise qui se développe et qui s’ancre dans les esprits et les comportements depuis deux générations a aujourd’hui déclenché un phénomène naturel de repentance que personne ne cherche vraiment à élucider.

 Il serait temps de remettre les pendules à l’heure avant que le nouvel électorat d’origine maghrébine ne devienne majoritaire, accentue et officialise tout naturellement ce discours.

A la veille d’un grand bouleversement de notre société, nous pouvons prédire sans nous tromper que la France se heurtera à un avenir qui risque de déboucher sur une abdication des valeurs républicaines. La gauche, en sonnant le glas de la démocratie récupérera quelques lambeaux de pouvoirs. avant de se faire complètement avaler par ceux qu’elle croyait manipuler.
D’une manière générale, ce choix sera douloureux, car en cas de résurrection nationale, un processus de rétablissement de l’ordre et de l’autorité de l’Etat ne pourra faire que dans la rue.

Quarante cinq après les désordres causés par la politique gaullienne, les descendants de nos folkloriques Glandu des années soixante huit ont bien sur évolués. Conditionnés pour accepter l’inacceptable, ils devront se résoudre à absorber et à s’adapter à la nouvelle forme de société qui les attend.

Devant la montée d’un inévitable métissage et le risque de voir dégénérer en anarchie cette bonne tranquillité pour laquelle la France entière avait soutenue la pire des politiques gaulliennes , un bon nombre de ces complaisants partisans du grand Charles commence à penser qu’au fond, ils auraient gagné à mieux nous soutenir et à mieux nous connaître.
Quand à nous, si nous avons décuplé nos énergies pour nous intégrer économiquement, quarante cinq après la grande majorité de ces « Glandu » restent encore de surprenants inconnus.

 

Lettre à un Glandu,

ancien combattant FNACA,

 



Mon cher Glandu,

 

Quarante cinq années de cohabitation, d’ observations et d’analyses de vos comportements, très différents selon les latitudes, mais ayant tous le même dénominateur commun : la couardise et l’indifférence, me permettent de formuler sans la moindre hésitation une opinion d’ensemble qui n’est pas loin s’en faut à votre avantage.

 

L’état actuel de la France dont vous êtes aujourd’hui les seuls responsables, risque à plus ou moins long terme, de vous rappeler durement le prix de vos engagements et de vos démissions.  


Les attitudes troublantes de certains de vos compatriotes qui au nom d’idéologies suspectes s’autorisent depuis Léon Blum à défendre les causes les plus équivoques pour ne pas dire les plus pourries de nos adversaires, nous ont menées droit à la faillite  de l’Etat, qui progressivement    métissée se verra, par la loi du nombre, démocratiquement orientalisé.


Devant l’étalage scandaleux de ces trahisons impunies, après tant de compromissions  collaborationnistes honteuses et  commémorées aujourd’hui comme des actes d’héroïsme, vous avez, à chaque conflit,  basculés dans le camp opposé à celui de la France,  tirant, tuant, mutilant souvent vos propres  enfants.

Faire de vos romantiques assassins du prolétariat ou des assassins du FLN des héros dont vous baptisez aujourd’hui places et avenues vous permet encore une revanches contre l’Etat, l’ordre et le droit. Attitudes qui en temps de conflit, en d’autres pays, vous auraient menés droit devant les tribunaux pour haute trahison.


Confrontés depuis peu un envahissement certain de la France, conséquence d’une politique d’incurie menée à la va vite par un usurpateur aux ambitions démesurées, les français réalisent hélas bien tardivement leurs difficultés à pouvoir digérer cette nouvelle « cuisine aux beurs ».
Méfions vous tout de même que cette nouvelle cuisine ne soit pas classée au guide des désastres français d’une étoile et d’un croissant qui rappelleraient des temps pas si lointains où les français couraient après  les juifs pour les livrer aux nazis.

 

Vous qui avez honnis et conspués bérets rouges et tenues camouflées risquez de revêtir les sinistres habits noirs de vos pères pour jouer un mauvais remake de la bataille d’Alger dans les rues de Barbes ou de Belleville.


Ceci dit le désastre de la politique gaullienne que vous avez soutenue en Algérie a eu des conséquences tragiques, d’abord pour l’Algérie qui se retrouve reléguée au rang des nations les plus barbares du globe et ensuite pour vous-même car, tel un boomerang, le problème des Algériens reste entier pour devenir de plus en plus un problème français. Avec peut être une difficulté en plus, ceux-ci, plus islamisés et endoctrinés qu’il y a 45 ans, disposent d’une organisation politico-religieuse éprouvée et capable de mener de main de maîtres les plus délicates manœuvres et négociations.

  

 En tant qu’observateurs nous sommes surpris que la majorité des français congénitalement gaullistes et maîtres dans l’art de montrer la voie, ne se soient pas aperçus plus tôt que l’abandon bâclée de l’Algérie suivie d’une politique de complaisance à l’égard du FLN et plus tard des islamistes, déboucherait sur une situation telle que les anciens colonisés reviendraient en  masse vivre auprès de leurs anciens oppresseurs.

 

Cher Glandu ! L’intégration d’une population étrangère, de mœurs et de culture différente commencerait elle à vous déranger ? Vous qui avez si souvent pris le parti des ennemis de la France !
Nous pouvons ainsi remonter plusieurs siècles de l’histoire de France et tirer la conclusion suivante que « vous français, dans votre histoire, vous vous êtes montrés particulièrement aptes à vous diviser » et ce n’est pas la guerre d’Algérie qui démentira cette attitude devenue tradition  dans l’histoire de France.


Vous qui continuez après quarante cinq ans de réflexions ruminantes et indigestes de nous assimiler au grand colonat, reconnaissez au moins que la politique gaullienne jugée aujourd’hui autoritaire, voir anti-démocratique, concrétisée par 11 années de règne sans partage apparaît de plus en plus comme une énorme bavure qui s’est terminée par le génocide des harkis que vous ne pourrez pas éternellement dissimuler.
Il est vrai que dans votre camp on a pas l’habitude de compter les morts, surtout lorsqu’ils sont basanés.


Quand à nous, nous sommes conscients d’avoir commis beaucoup d’erreurs et que d’autres solutions plus acceptables auraient pu être envisagées. Si la France souvent drivée par le grand colonat n’avait pas fait la sourde oreille aux prémonitions de Bugeaud, de Violette, de Camus et de bien d’autres, si De Gaulle n’avait pas grâce à l’Algérie usurpé un pouvoir pour l’abandonner 11 ans après sans avoir au paravent promis le chaos, si pour une tranquillité passagère vous n’aviez pas hypothéqué l’avenir de vos enfants, aujourd’hui le destin de cette France défigurée et irrécupérable, ne serait pas compromis.

  

 

 

 

Vous portez déjà la responsabilité accablante de livrer tôt ou tard le pays à une autre forme de civilisation.

Les revendications légitimes du peuple musulman d’Algérie, ignorées, bafouées, malgré son lourd tribu versé à la France en 14 et en 40, favorisées par une répression souvent aveugle a

encouragé un nationalisme algérien qui n’avait jamais totalement disparu et qui a fini par vaincre. Mais cette victoire accordée par De Gaulle à la branche la moins fréquentable  du FLN priva l’Algérie de toutes ses élites qui furent soit écartées ou massivement massacrées en même temps que les Harkis.

 La déconfiture orchestrée de l’Algérie aujourd’hui l’un des pays les plus riches et les plus corrompus du monde, vous renvoie aujourd’hui ses enfants qu’elle n’est pas capable de nourrir.

Merci De Gaulle, merci la France.

 

Que ceux qui jadis donnèrent un satisfecit au guide de la nation dans sa manière de liquider le problème algérien aient aujourd’hui le courage d’en assumer les conséquences. En soutenant l’homme du 18 juin pour une tranquillité passagère, les français d’alors, inconscients hypothéquaient l’avenir de leurs enfants.


Si nous devions émettre un avis, nous dirions simplement aux français, à ces éternels donneurs de leçons qui s’imaginent être les dépositaires de la bonne conscience universelle : « Réjouissez vous chers amis ! passé le stade d’une xénophobie, de vos complexes de supériorité et de la découverte d’un folklore traditionnel, vous finirez, « becif », par apprécier les qualités de vos nouveaux compatriotes d’origine nord africains. Vous n’avez plus le choix,

En ce qui nous concerne, nous sommes à peu près sûrs que la grande majorité s’adaptera, certainement beaucoup plus vite que les pieds noirs. En s’embourgeoisant, en s’enrichissant des mentalités européennes ils accèderont aux premiers rangs dans l’échelle sociale. Les autres, ceux qui n’auront pas la chance de s’affirmer socialement, regroupés en ghetto, resteront la proie des islamistes et des agitateurs de toutes sortes. Et là prenez garde au retour de manivelle, il sera brutal.


Malgré les statistiques officielles et les chiffres minimisés distillés au compte goutte, la société française, qu’on le veuille ou pas, est en pleine mutation et ne semble plus pouvoir faire marche arrière.

 

Tel est le bilan de quatre décennies d’une politique dite de l’autruche et d’une complaisance citoyenne qui a permis à de nombreux étrangers de venir, non pas prendre le travail des français, mais prendre les allocations et autres subsides que la France, généreusement, dilapide sans compter.

 

Pour vous faire expier un peu plus pauvre Glandu, vous qui avez peut être été STO, ne trouvez vous pas cette expression, je dirais, pour être poli, cocasse, qui nous rend complètement hilare : « Travailleur immigré au chômage ! » expression que je n’arrive pas à comprendre et que vous, ancien syndicaliste, pourriez peut être expliquer !

En espérant que ces quelques réflexions dont vous ne pourrez plus contester  la réalité ébranlerons davantage vos certitudes de plus en plus bancales d’hommes de gauche passés au Front.

En espérant  que accusations de trahison rogneront un peu plus le blindage déjà éprouvé de votre carapace d’indifférent, j’espère que comme nous vous conviendrez bientôt que tous ces étrangers, dont vous ne soupçonnez pas la sympathique convivialité, sont bien moins dangereux que toutes les bandes d’agitateurs et autres pseudos révolutionnaires qui ont fait naître, avec votre bénédiction, cette gigantesque pagaille.

 

Maintenant je rassure ceux qui voudraient déformer ma pensée et me faire passer pour le raciste de service  d’un ressentiment Pieds Noirs, la réalité est bien là, l’Orient traversera d’ici peu la Méditerranée, si ce n’est déjà fait.

Comme de nombreux compatriotes de là-bas, ce métissage ne me gène nullement, pensant même qu’il amènera une certaine dynamique à cette bonne vielle souche gauloise en perte d’énergie et d’identité.

 

A force de vouloir commémorer les défaites de la France et de transformer vos fiascos en victoires, ce qui est devenu aujourd’hui une méthode reconnue et quelques fois efficace, vous voilà englués dans un processus de non retour qui met indubitablement les institutions républicaines en danger.

Restant les spectateurs attentifs de cette déconfiture que vous avez plus ou moins passivement orchestrée, nous ne pouvons que vous accuser, sans trop nous réjouir, d’être bien les seuls responsables et coupables de cette situation dont personne ne peut aujourd’hui prédire l’avenir.

La profonde indifférence qui  fait place aujourd’hui l’indignation ressentie jadis m’empêche de vous plaindre et si je n’éprouve même plus l’envie de vous railler, tellement vous semblez affectés et infectés, j’émets tout de même des doutes sur l’avenir républicain du pays.

Pour finir par une formule de politesse qui nous est chère, que l’on dit plus par habitude et courtoisie orientale que par conviction ou sincérité :  « Que Dieu vous bénisse ! »…

Vous  en avez je crois, un besoin pressant.

 

Signé : Un « compatriote » obligé.



 

 Les Pieds Noirs, appellation contrôlée.


Se sont ils intégrés ?

 

« On peut être surpris que, souvent vilipendés collectivement en tant qu'abominables colonialistes, ils aient su se faire apprécier individuellement au point d'être si souvent élus en politique, portés à la tête d'organisations professionnelles, ou acclamés comme vedettes de spectacle.. »


Au moment de l'exode, la plupart ont vu leur patrimoine et leur outil de travail, fonds de commerce, ferme, atelier, maison, mobilier, voiture, s'évanouir en fumée.

 Ils ont dû repartir de zéro, souvent dans les pires conditions matérielles, toujours dans la même  détresse psychologique.

 

 étaient à cette époque les âmes charitables et cellules de crises ?


« Les Français d'Afrique du Nord n'étaient pas riches ! Pour reprendre l'image dont usait, par dérision, Albert Camus, leurs parents n'étaient pas « des colons à cigare et à cravache montés sur Cadillac ». Ni snobs, ni distingués au sens de Bourdieu. Ils ne portaient pas de costume trois-pièces et n'accrochaient pas, à leur bras, de parapluie anglais soigneusement roulé.
Camus lui-même était orphelin de guerre. Sa mère, femme de ménage. Le père du maréchal Juin était gendarme. Celui du prix Nobel, Claude Cohen-Tannoudji, était employé de bureau. Emmanuel Roblès était né d'un père maçon et d'une mère blanchisseuse. Jacques Attali ne manque jamais de rappeler que ses parents étaient de simples commerçants d’Alger. »

Le dynamisme, le goût du travail, la joie de vivre, ces qualités d’homme leur ont permis de reconstituer progressivement leur patrimoine. Perdu dans un pays longtemps hostile et froid, leur capacité d'adaptation héritée d'une tradition d'émigrés, leur esprit défricheur, d’entêtés pionniers ont contribué à leur réinsertion professionnelle dans une atmosphère franchement hostile et nourrie de clichés peu à leur avantage.

 

Certains de ces Français d'Afrique du Nord, après l'exode ont entamé ou poursuivi, en France ou ailleurs, des carrières remarquables. Les autres, la classe moyenne que les français ont souvent assimilés aux colons : artisans, ouvriers, pêcheurs, petits entrepreneurs, techniciens, enseignants, modestes commerçants, agents des services publics, cultivateurs, se sont mis au travail et le rétablissement spectaculaire opéré de ce côté-ci de la Méditerranée est à coup sûr le meilleur gage de l'authenticité des valeurs dont ils étaient porteur.

 

Cette mosaïque de races fut constituée de gens simples et travailleurs, amoureux de la vie, volontaires à l'ouvrage, prompts à prendre des initiatives. Ils furent toujours le produit d'une sélection de populations européennes et méditerranéennes transplantées complétées de petits négociants juifs réfugiés depuis des siècles au cœur des villes, d’Arabes et de Berbères.

 

Souvent main dans la main, presque toujours dans une atmosphère de rivalités, sans trop s'embarrasser de différences religieuses, ils contribuèrent loin du grand colonat à façonner les détails de cette Algérie profonde.

 

Ecoutons l’éminent professeur Maurice Tubiana qui résume en quelques mots ce climat d’une apparente douceur. « L’Algérie était une mosaïque de castes, de groupes ethniques et religieux qui se côtoyaient et se jugeaient sans bienveillance. Il en résultait une atmosphère de

tension et de conflits latents, mais aussi un dynamisme, une volonté d’ascension, un désir de réussite sociale, une créativité propre à un pays d’immigrés, pur et dur où les rivalités étaient exacerbées dans un cadre ensoleillé qui noyait tout dans une apparente douceur de vivre. »

  

 

 

Jean Claude Brialy


Convaincu de leur appartenance infaillible, voir viscérale à ce grand pays idéalisé et enjolivé par les récits de leurs pères et grands pères revenus couverts d’honneurs et souvent gazés des champs de batailles, le pieds noirs, conditionnés par la presse coloniale, (brûlot dont les propriétaires étaient les quelques gros colons), ne pouvait imaginer autre dénouement qu’une solution française, schéma que De Gaulle s’empressa d’exploiter engageant l’armée, les Algériens et la République.


Il ne tardera pas à faire et à dire le contraire de tout ce qu’il avait promis sous serment devant le drapeau et prendre en otage tout un peuple qu’il sacrifiera avec cynisme et fourberie en imposant et en prolongeant une guerre civile, sale, meurtrière et sans issue honorable.
Le pieds noirs est ou plutôt était un français fier de l'être et contrairement à son compatriote métropolitain, le mot « patrie »ne le faisait pas ricaner. Terme longtemps contre versé, l’expression de pieds noirs n’est vraiment apparu qu’au début de la rébellion. Peut être pour différencier les Algériens de souche musulmane des européens que les français appelaient globalement alors algériens. A cette époque l’élite coloniale se qualifiait d’Algérienne face aux gouvernants de Paris et de Française quand il s’agissait de bloquer les réformes.
Le sobriquet de « pieds noirs », sans doute péjoratif au début, fut adopté d’emblée par l’ensemble des algériens d’expression française qui voulurent sans doute se démarquer des indigènes qu’on a continué à appeler les Algériens. Ce mélange de races et de religions donnera naissance à une nouvelle société qui s’identifiera pleinement qu’après leur départ d’Algérie.
Latin, méditerranéen ombrageux et fier, le pieds noirs est un personnage sorti tout droit de l’imagerie populaire. Le rire et la dérision font parti de son quotidien. Moqueurs extrêmes, même dans l’adversité, les pieds noirs ne devaient jamais de départir de cette qualité joyeuse et réparatrice. Rebelle, « macho », bon camarade, il est avant tout respectueux du clan familial. Il est souvent armé d’une susceptibilité et d’un goût ibérique du courage. Volontiers batailleur, querelleur, gagneur et têtu, il sait tendre la main à un adversaire loyal, s’allier à des causes honorables et consacrer une énergie considérable aux entreprises qu’il a décidé de réaliser. Une attirance naturelle et méditerranéenne vers les idéologies fortes, où le sens patriotique et cocardier tiens une place de premier ordre, l’entraînera à son insu à opter pour

un camp qui ne fut ni celui de la sagesse ni celui du réalisme. Pourtant sérieusement échaudés, certains esprits simplistes continuent par instinct ou par habitudes, de s’enflammer pour des causes qui ne sont plus les leurs, prolongeant ainsi leur guerre d’Algérie, entretenant une rancœur qu’ils ne veulent ou ne peuvent refouler. Sans vraiment comprendre que ces sentiments négatifs sont un obstacle à une sérénité tant méritée, ils persistent, dociles, crédules et conditionnés, à soutenir des thèses qui ne sont plus d’actualité. Au fil de l’usure électorale, ce qu’elle n’a pas encore réalisé, cette minorité aveugle comme jadis, est en train de brûler ses dernières cartouches et de se saborder bêtement. En sabotant les dernières chances d’une réhabilitation honorable et d’une réconciliation honnête et réciproque avec leur frères algériens, de nombreux compatriotes prennent le risque de finir leur vie d’exilé sans connaître l’ apaisement et la sérénité que procure ces retours toujours ou secrètement espérés.

Quarante cinq ans après l’érosion du temps a considérablement rogné et altéré les qualités et cet enthousiasme qui jadis caractérisait l’ensemble de la communauté pieds noirs. Sa participation dans le domaine associatif en témoigne. Aujourd’hui comme hier, la communauté pieds noirs considérablement divisée n’arrive pas se rassembler pour afficher, hors des clivages politiques, une union et une « force tranquille » qu’elle aurait du acquérir de par son expérience. C’est peut être là la preuve que nous courrons toujours après une identité qui certainement n’existe pas.

 

« Plus royaliste que le roi », plus français que le français, la plupart du temps ces enfants d’immigrés n’ayant pas encore compris les mentalités françaises où priment l’indifférence et l’individualisme, continuent de pavoiser des sentiments d’un autre temps.

Sans avoir beaucoup évolués, manifestant des attitudes toujours aussi cocardières, quelquefois teintées d’un esprit de revanche qui s’apparente au racisme, certains continuent de croire qu’ils ont un avis à donner sur toutes les turbulences, qui secouent une France de plus en plus Algérienne.

Certains sites internet, sans modestie ni complexes, en sont chaque jour les gênants témoins. Exprimer notre rancœur, cela peut se concevoir même si cela ne fait plus avancer les choses, s’allier à des coquins pour entraîner ses pairs à avoir des attitudes haineuses, cela est aujourd’hui inadmissible.

  
S’il y a rancœur, celle-ci va en premier lieu vers la France qui nous a trahi, trompé, humilié.

 

Tant que la France, le plus officiellement du monde, n’aura pas prononcé son acte de contrition à notre égard, l’électorat pieds noirs ne devrait pas se prononcer.

Tous sentiments, bons ou mauvais, à l’égard de ce pays ne devraient en aucun cas se manifester. Ce qui n’est bien malheureusement pas le cas. Comme toujours chaque fois qu’une occasion de dérive se présente, nos représentants souvent autoproclamés ne ratent jamais une occasion de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas.

Une minorité d’agités et de nostalgiques qui ne dépasse pas 5 % de notre population continue de flirter avec des extrémistes plus folkloriques que recommandables.

En continuant de proclamer et d’afficher ce « patriotisme » d’attardés, ils confirment d’une manière anachronique et caractérielle, l’image que nous nous efforçons de ne plus donner de notre communauté. Certains de ces revanchards poussés souvent par des « jusqu’au boutistes » se servent maladroitement de notre passé, de nos martyres, de nos cimetières pour allumer des foyers de tension qui leur permettent d’alimenter une propagande anti-arabe et de tenir au nom de la communauté des propos hors sujets jugés déplacés.

Cette minorité mal pensante, manipulée et complètement ignorée par ceux qui furent les artisans de ce fiasco, donne l’impression complètement erronée de représenter l’ensemble de

la communauté pieds noirs. Ce qui est astucieusement et malhonnêtement repris par nos détracteurs.

La grande majorité, déçue, démotivée, écoeurée ou soudainement indifférente reste silencieuse et se contente de figurer de plus en plus rarement dans les réunions gastronomiques où le menu semble avoir plus d’importance que le contenu de nos revendications ou l’écriture de notre histoire.

 Quelques militants de la réconciliation prêchent un peu dans le désert un rapprochement entre le peuple algérien, nationaux, pieds noirs et harkis. Langage de paix, de tolérance et de fraternité que les états ne désirent pas voir trop rapidement se concrétiser.

 

La plupart du temps, correctement intégrés et souvent nantis les pieds noirs semblent se désintéresser de leur passé et de leur rôle de derniers témoins de l’histoire. En dehors des associations couscous-merguez, ils rechignent à ouvrir leur bourse et à s’associer à la cause communautaire.

Quand aux  nouvelles générations, très peu se sentent concernés.

  
Ceci dit notre appartenance au peuple de France se traduit encore aujourd’hui pour la plupart d’entre nous par une évidente indifférence nationale, par un désintéressement total des affaires publiques et un désengagement complet de toute vie civique. Est-ce peut être déjà là, les signes d’une intégration et d’un rapprochement inéluctable vers les mentalités typiquement françaises ?
Etre pieds noirs en 2006, comme le traduit si bien J.J Jordi, c’est d’abord admettre la diversité des individus comptabilisés sous cette appellation générique. Compte tenu de ces différences, ce n’est pas 1830 qui crée le pied noir, mais 1962.

 

Le rapatriement massif et tragique du printemps et de l’été 1962 devient l’élément fondateur d’une communauté qui se vit en exil. Le déracinement et l’éparpillement sur le sol métropolitain contribuent très rapidement au renforcement d’une conscience commune qui n’avait, semble-t-il, pas cours en Algérie. Dans une large mesure, l’attitude volontairement dévalorisante des pouvoirs publics et le rejet souvent affiché par les métropolitains vont cristalliser en ces pieds-noirs le sentiment d’être une communauté opprimée. D’ailleurs, ce terme de “pied-noir”, refusé dans un premier temps puis relevé comme un défi par les Français d’Algérie, renvoie à celui qui a L’étude des populations euroméditerranéennes (espagnole, italienne, maltaise), suisse ou alémaniques, pour ne prendre que les contingents les plus remarquables qui s’installent en Algérie, qui deviennent en un peu plus d’un siècle, par un cheminement assez complexe, des Français de la IIIe République, puis des Français d’Algérie, enfin des Français “de là-bas”, c’est-à-dire des Français pas comme les autres, en reste l’exemple le plus saisissant.

 

Etre pieds noirs en 2007, c’est rester les derniers témoins, les plus gênants possibles, d’une sombre période de l’histoire de France et pour les plus courageux d’entre eux, continuer de dénoncer la gigantesque entreprise de falsification de leur histoire, sans basculer dans le camp des aigris et des revanchards. Etre pieds noirs en 2007, c’est afficher une modestie politique et culturelle qui seule, nous permettra d’accéder aux tables de négociations où jusqu’à ce jour nous  sommes volontairement écartés.


L’éducation Nationale curieusement abandonnée depuis la guerre à la gauche la plus malhonnête, s’applique à réécrire l’histoire à sa façon et toujours à sens unique. Des colloques d’historiens présélectionnés, où tous représentants Pieds Noirs et Harkis sont exclus

s’attachent à mettre à jour une soit disante réalité historique orientée politiquement et idéologiquement. Dénoncer « ce détournement historique d’un véritable lobby négationniste » est aujourd’hui une démarche indispensable qui permettra peut être aux historiens de demain de remettre de l’ordre et de réhabiliter la Vérité historique.

 

Etre pieds noirs en 2007, c’est aussi continuer d’aimer sa terre natale, de découvrir son histoire, la vraie, et d’amorcer définitivement dans un respect mutuel et partagé, la grande réconciliation entre tous les enfants de cette Algérie, pour essayer entre autre de sauver ce qui peut encore l’être et en particulier ce qui reste de nos cimetières.

 

Il est de plus en plus vrai que le temps a ramolli nos énergies souvent freinées et fatiguées par ceux qui n’ont pas encore fini leur guerre d’Algérie. Quarante cinq ans d’exil n’ont pas réussi à nous confondre complètement dans la société française qui après un phénomène d’engloutissement et d’amnésie collective commence à découvrir que son histoire est intimement liée à celle de l’Algérie.

 

Notre principal ennemi reste le temps qui réduit chaque jour le nombre des derniers témoins de ce passé en terre algérienne. Avons-nous fait assez d’efforts pour passer le flambeau à nos enfants et leur transmettre les qualités de nos pères ? La réponse décevante est non ! Avons-nous eu assez d’audace pour dénoncer la trahison et l’inhumanité criminelle de l’homme du 18 juin.

 

La réponse est encore non.     

N’avons-nous pas eu tendance à admettre trop facilement comme une fatalité historique cette décolonisation bâclée qui apparaît de plus en plus comme un largage catastrophique et honteux ?
Autant de questions que nous ne cesserons jamais de nous poser et qui feront de nous des exilés, des apatrides, des déracinés.

 

Les"Pourrisseurs"...
 
Ceux que les Pieds Noirs lucides appellent les « pourriseurs », avec leur poids, leur rayonnement, leurs pouvoirs, leurs coures, leurs courtisans, leurs hommes de main, leurs alliances, leurs intrigues.

Ont-ils contribués à faire l’Algérie ? C’est certain !

Ont-ils contribués à pourrir   l’Algérie ? C’est certain aussi !  


La Présence française en Algérie a favorisée un développement partiel du pays au profit d’une minorité de notables soucieux de défendre leurs immenses privilèges.

Ces hommes, la plupart du temps résidant en France, étaient peu nombreux mais maîtres économiquement du pays. Ils formaient un véritable lobby représenté à Paris par René Mayer et Henri Borgeaud.

 

En 1954, l'Algérie produisait 12 millions d'hl de vin, 692 000 t. de phosphates, 1 200 000 q. d'agrumes, 205000 t. d’alfa avec un chiffre d’affaire de 13 milliards. Les plantations de tabac couvrent 28500ha,  un gisement de gaz annonce une grande aventure.

22000 colons se partagent alors 3 500 000 ha, 7000 d’entre eux détiennent des domaines de plus de 100 ha et accaparent plus de 2 millions d’ha soit 87% de toutes les terres cultivables.  

 

A cette époque 13% des enfants arabes sont scolarisés. Pour ces partisans acharnés du maintien de l’Algérie dans son statut, dont le chef de file et porte de voix était Amédée Froger, le mot même de  «  réformes  » est « inélégant » et inoportun. 

 

Ces grands seigneurs du colonialisme, hommes sans lesquels il n’y a pas d’empire, mais par lesquels, inéluctablement, les empires finissent par sombrer, ne représentaient que quelques familles qui de tous temps, firent et défirent jusqu’en 1958, tous les jeux de la politique algérienne, aussi bien dans les plus petits villages du bled qu’à l’Assemblée Algérienne ou qu’à l’Assemblée Nationale française. Prétendant les défendre, ils allaient mener les Pieds Noirs au drame.

 

En 1954, quand éclate la rébellion, l’Assemblée Algérienne, née du statut de 1947, est appelée « la chambre verte ». Les agriculteurs, musulmans et européens y sont beaucoup plus représentés que les populations urbaines. La plus grosse masse du budget allait à l’agriculture qui comptait 22000 colons sur une population européenne de près d’un million d’âmes. Sur ces 22000 colons, une grande majorité vivait au dessous du seuil de la pauvreté.
Contrairement à ceux qui feront naître une légende qui voulait que chaque pieds noirs fut un colon milliardaire qui amenèrent le pays à la ruine, ces petits agriculteurs furent les véritables artisans de l’Algérie des campagnes, très proches de leurs ouvriers arabes et de leurs familles et par conséquent les premières cibles et victimes de la rébellion. Symbole de l’énergie, du courage, de la persévérance, la cinquième génération de ces entêtés petits colons allaient pouvoir cette année là, « Le 131 ème été », espérer peut être une récolte convenable, récolte qui n’aura pas lieu.

 

Les tracteurs privés de leur conducteurs assassinés au bout d’un champs, resteraient le symbole d’une situation irréconciliable. En choisissant la politique du pire, l’Algérie algérienne du FLN se coupait de ceux qui auraient pu assurer la continuité.
Germaine Tillon, ethnologue communisante et partisane de l’indépendance de l’Algérie donne des chiffres précis de l’implantation du grand colonat et confirme que l’Algérie de Papa, boutade ou réalité partielle donnera naissance à un mythe, repris et divulgué par une presse

partisane qui en fit une légende gobée et consacrée par 50 millions de français.
 


Le domaine de la Trappe à Staouéli


Borgeaud, seigneur de la Tappe, était à lui seul une véritable institution. Avec 1000ha à Staouéli, 80 000 hl de vins par an, propriétaire des usines Bastos, de cimenteries, d’industries alimentaires, important actionnaire de banques et ainsi de suite… « En Algérie, à cette époque, on boit Borgeaud, on fume Borgeaud, on emprunte Borgeaud. » Cet ultra-conservateur disposait à Paris de moyens de pressions considérables pour mettre en place de hauts fonctionnaires comme ce fut le cas pour Jean Vaujour, chef de la police d’Algérie.
Humainement au dessus de tous les personnages de son rang, Borgeaud avait la meilleure réputation du gang des grands colons de l’Algérie coloniale . Il devait laisser sur son entourage une empreinte teintée de paternalisme et était fort apprécié de son personnel.

 

L'alfa, 13 milliards de C.A annuel

 

Blachette, le roi de l’alfa, autre richissime propriétaire vend la plus grande partie de sa récolte aux papeteries anglaises. Actionnaire de nombreuses entreprises, il s’était taillé une réputation libérale dont personne n’était dupe.

 

L’Alfa pousse en grosses touffes espacées sur les hauts plateaux. Les indigènes vêtus du classique burnous blanc arracheront l'alfa et le chargeront à dos de chameau. Il sera ensuite expédié en France et surtout en Angleterre. On l'utilise dans la fabrication de la pâte à papier.
13 millions d’anciens francs étaient le rapport d’une année de récolte d’alfa. Plante qui pousse à son gré et sur laquelle le roi de l’alfa paye une redevance de 75 centimes par tonne jusqu’à 100 000 tonnes et 25 centimes par tonne excédentaire. Jusqu’en 1956 cette redevance ne sera pas augmentée. Blachette vit entre Alger et Paris où il loue à l’année une suite « Au Prince de Galles ».
Propriétaire du Journal d’Alger, Blachette joue le jeu des libéraux. A l’Assemblée Nationale il dispose de 14 voix dont il est absolument sûr. Refusant une place de ministre, il pousse son dauphin, Jacques CHEVALLIER qui deviendra sous secrétaire d’état et maire d’Alger.
La campagne électorale de CHEVALLIER pour la mairie d’Alger sera : « Un toit pour chacun. » En, fait on allait poser ce toit, sur des murs dont les pierres provenaient des carrières Blachette à Forcalquier. Pierres que, par pleins bateaux, on transporte jusqu’à Alger, alors que la ville blanche dispose d’une carrière, située à flan de colline à Bab el Oued.
 


Raymond Laquière.

  
Vieux renard de la politique, maire inamovible de St Eugène, banlieue résidentielle d’Alger, n’était pas un fanatique défenseur de l’Algérie Française. Il rêvait plutôt d’une Algérie indépendante dont il aurait été le personnage numéro un. Mégalomane, démagogue, Laquière se  prenait véritablement pour le personnage essentiel de l’Algérie.

 

 

 

 
Jacques Duroux,
puissant sénateur, propriétaire de l’Echo d’Alger, journal de gauche, des Moulins de l’Arrach, des Cargos Algériens, du Domaine de Ben Dallibey. Son fils, défaitiste pour les uns et lucide pour d’autres, transféra la majeur partie de ses biens au Canada. Le

journal d’Alger après avoir été le journal du front populaire devint celui de l’Algérie Française. Le beau fils de Jean Duroux, Alain de Sérigny allait devenir avec « L’Echo d’Alger », le plus grand défenseur de l’Algérie Française en donnant chaque jour une version partisane des réalités algériennes, poussant les populations à se raidir contre toutes réformes.
En Oranie Pierre Laffont, dans le constantinois Léopold Morel ou Gratien Faure furent les moteurs de leur département.

 

  


Tout ce que l'Algérie importait ou exportait transitait par L.S

 

Laurent Schiaffino, le petit nab’s, autre richissime propriétaire, puissant sénateur, président de la  Chambre  de  Commerce d’Alger et  de la XXe  région économique, transportait tout ce que l’Algérie importait ou exportait.

D’origine génoise, d’une famille de navigateurs installée à Alger bien avant la conquête, pour L.S l’Algérie ne fut jamais qu’un rivage d’où il surveillait la mer, assez indifférent à ce qui se passait dans son dos.

Pas un seul, non pas un seul de ces colons milliardaires ne furent inquiétés par le FLN qui avait choisi, par stratégie politique et médiatique, de s’attaquer à d’autres cibles plus innocentes, plus proches et plus révélatrices des véritables sentiments entretenus avec « les arabes ».

Amédée Froger.

Président de l’inter fédération des maires d’Algérie était Maire de Boufarik, haut lieu de la colonisation, ville symbole de l’extraordinaire acharnement des premiers pionniers qui transformèrent l’immense marécage de la Mitidja en vignobles, orangeraies et champs de tabac. A. Froger n’était pas un colon, mais sa position de président de la caisse de solidarité, qui avait pour objet de redistribuer sous forme de crédits les sommes provenant de la contribution payée par les communes, en faisait le défenseur et le porte parole du grand colonat. Il sera assassiné par le FLN en 1956.

  



 



 

 

 

 

 

 

 

 


 
 
 

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